Tant de tristesses plénières
Prirent mon cœur aux fagnes désolées
Quand las j’ai reposé dans les sapinières
Le poids des kilomètres pendant que râlait
Le vent d’ouest
J’avais quitté le joli bois
Les écureuils y sont restés
Ma pipe essayait de faire des nuages
Au ciel qui restait pur obstinément
Je n’ai confié aucun secret sinon une chanson énigmatique
Aux tourbières humides
Les bruyères fleurant le miel
Attiraient les abeilles
Et mes pieds endoloris
Foulaient les myrtilles et les airelles
Tendrement mariée
Nord
La vie s’y tord
En arbres forts
La vie y mord
La mort
A belles dents
Quand bruit le vent
Apollinaire



Entre ciels changeants et éclaircies,
bercée par la danse des linaigrettes, ces petites plumettes,
je me suis promenée dans les Hautes Fagnes.
J’y ai entendu le coucou,
j’ai raconté mes soucis au vent, il les a emporté et comme d’habitude,
la nature a nettoyé les chagrins de mon coeur.





