Chaque automne, c’est un rituel que je ne manquerais pour rien au monde. Une tradition familiale tissée de souvenirs, de gestes simples et de bouts de doigts brulés. Dès les premiers frissons d’octobre, nous ressortons nos sacs, nos gants et nos secrets : ces coins de bois que l’on garde précieusement, là où les châtaigniers nous attendent, généreux et silencieux.
A pas feutrés sur les feuilles, regards complices, on s’assure de ne pas être vu. Et c’est parti! les bogues ouvertes sont comme des coffres au trésor. Puis vient le feu, la fumée, le crépitement. Les châtaignes noircissent sur la grille et l’odeur qui s’élève nous ramène à l’essentiel : le partage, la lenteur, la joie rustique.
Suivez-moi, je vous partage notre rituel automnal : du ramassage à la cuisson, entre bois, feu et gourmandise, une belle manière d’apprécier l’automne.
Tout d’abord, il faut sortir, enfiler les godillots, ne pas oublier les gants et un sac. La récolte, il n’y a pas grand chose à raconter. Sous les feuilles, un trésor nous attend. Et on en a jamais assez, car il y a toujours un plus belle, une plus grosse qu’on ne peut absolument pas laisser là !

Le feu crépite doucement, installé dans le brasero sur la terrasse. Les châtaignes sont incisées, on veut éviter les explosions ! Une fois le feu bien parti et les châtaignes prêtes, elles sont déposées sur la grille, au-dessus des flammes. Un parfum boisé nous pique les narines, les coques noircissent, se fendent, et le fruit doré se révèle. On attend, on retourne, on écoute, on sent. Puis vient le moment de les déguster, encore tièdes, sans se brûler le bout des doigts ou le palais. Une saveur d’automne.






Et puis il y a lui. Crockdur.

Toujours là, à quelques pas du feu, les oreilles aux aguets, le regard pétillant. Il ne ramasse pas, ne cuisine pas, mais il veut goûter bien sûr !
Quelques buches, des châtaignes offertes par la Nature, un moment partagé et l’automne prend tout son sens.
Cette tradition simple nous ancre à la terre et nous relie aux saisons.
Et dans chaque châtaigne dégustée, il y a un peu de forêt, un peu de souvenir, un peu de nous.

